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Des origines à la Pax Romana

Selon la légende, l'ancètre de Strasbourg, la bonne Argentorate, est Trébéta, fils de Sémiramis, père supposé des Trévires (Celtes de Trève) et des Triboques (Celtes de basse Alsace). Archéologues et historiens ont fait justice de ce mythe et nous ramènent au niveau des fouilles, qui racontent que L'histoire de Strasbourg accomplit ses premiers pas dans les traces parmi les plus anciennes de la présence de l'homme en Rhénanie, il y a 700 000 ans.

Aux origines de Strasbourg ? Avant que les Romains ne prennent les choses en mains (-12 avant Jésus Christ) et ne créent Argentoratum, il y avait, sinon Argentorate bourgade celtique, du moins déjà une activité permanente précédée d'occupations sporadiques et successives par des groupes humains variés.

Contrairement à la légende tenace, les Romains n'ont pas trouvé en arrivant une forêt vierge dans laquelle quelques barbares incultes essayaient laborieusement de maintenir leurs fragiles clairières d'humanité. Non, lorsque sont donnés les premiers coups de pelle du castrum, l'homme est présent dans le secteur depuis 700 000 ans et l'Alsace a derrière elle plus de cinq millénaires d'histoire agraire et plus de 2 000 de métallurgie. Des groupes humains venus d'Europe Centrale et des bordures occidentales de l'Europe, de l'Atlantique et de la Manche, mais encore des bords de la Mer noire et de la Mer Egée étaient donc déjà présents en Alsace comme l'atteste la fabuleuse collection d'objets, de bijoux, d'armes, présentée par le Musée Archéologique de Strasbourg. La Géographie commande L'histoire et ce site paraît d'emblée, complexe et pluriel.

Du site primitif de Strasbourg, l'on doit souligner deux aspects parfaitement évidents et pourtant contradictoires :
- le site est favorable car il constitue potentiellement un noeud de circulation dense par les voies fluviales et terrestres qui y sont nombreuses ;
- le site est quelconque, voire hostile : une zone essentiellement inondable ayant pour conséquence sur la santé de l'homme l'action particulièremente virulente de la malaria qui ne semble avoir été éradiquée qu'au 19o siècle !

Propice, il l'est par sa situation au centre crucial du fossé rhénan qui résulte d'effondrements successifs de la croûte terrestre datés de l'ère tertiaire. Dans ce fossé qui va de la Méditerranée au lac Mjösa en Suède, le Rhin n'est qu'un "hôte tardif".
L'apport du Rhin au site est considérable : ses alluvions alpines et ses sédiments de sable et de gravier piègent une nappe phréatique imposante.
L'eau est partout, qu'elle soit phréatique (de 2 à 8m sous le sol actuel) ou fluviale.
Elle assurera une double fonction dans L'histoire de la ville : celle de la communication par les moyens de la batellerie mais aussi de l'autre, celle de la défense naturelle.

Dernier élément, les collines calcaires au pied des Vosges qui produiront la vigne, donc le vin, lequel jouera un rôle non négligeable dans l'économie strasbourgeoise.

Le climat par contre , ne paraît pas très favorable. Il ne s'agit vraiment d'un climat tempéré océanique, mais d'un climat semi-continental aux fortes valeurs extrêmes de grand froid d'une part et, d'autre part, de forte chaleur.

Et cependant, malgré tous les arguments contraires, le site sera adopté, aménagé, développé par les générations successives et variées d'occupants.

Placé idéalement au coeur du fossé rhénan, le site offre un accès sud-nord relativement facile, le Rhin se trouvant pourvu sur ses deux rives de voies terrestres. Axe privilégié de la pénétration romaine vers le nord, le Rhin a été au Haut Moyen Age, au 12o et 13o siècles, à la Renaissance, l'épine dorsale d'une aire culturelle, économique s'étendant d'Italie du Nord aux Pays-Bas. Cette région reste aujourd'hui la plus industrieuse et la plus densément peuplée d'Europe.

Au global, un site équilibré entre les fertiles terres de loess et le Rhin. Les forêts seront défrichées, les arbres abattus, plusieurs hameaux s'établiront sur ces terres agricoles.
Pêcheurs, chasseurs, voyageurs hardis, fuyards s'aventureront sur ce site plutôt inhospitalier, mais Argentorate, établissement celte et ancêtre de Strasbourg ne précédera que de peu la naissance d'Argentoratum, camp romain. L'histoire, les histoires de Strasbourg vont commencer...

En fait, c'est le général romain Drusus, frère de Tibère, le futur empereur qui est le père-fondateur d'Argentoratum et Strasbourg devrait s'appeler...Drusenheim.
Drusus fit construire plus de cinquante forteresses le long du Rhin. Ces forteresses, ce sont les castella Drusi, les forts de Drusus, établis de la Suisse à la Hollande et constituant une sorte de ligne Maginot avant l'heure. Cela se passe vers -12, -16 avant Jésus-Christ. Il est possible de supposer que l'Argentorate augustéenne comptait cinq ou six mille habitants, pour une grande part d'ailleurs étrangers au pays et n'étant pas destiné à s'y établir. Il va donc de soi que cette bourgade avait dès cette époque un caractère très cosmopolite, et quelque peu instable...

Les légions vont maintenant se succéder dans ce qui est devenu un camp de légionnaires. Une période de croissance et et de relative prospérité s'installe dans l'agglomération militaire et civile. Celle-ci prend peu à peu des proportions qui correspondent à l'actuelle ellipse insulaire. Les tribus germaniques, dont les Suèves, se soumettent à la paix romaine. Désormais, la frontière de l'empire romain se trouvait projetée vers l'est, au-delà de la Forêt-Noire. Jusque dans les années 260 après J.C., Argentoratum devient la base arrière logistique la plus importante des Romains.

Dans la nouvelle civilisation qui s'élabore aux confins de la décadence prochaine de l'Empire romain, Strasbourg est l'un des creusets ardents où se fondent les éléments adverses d'un nouveau monde. En 352, Alamans et Francs détruisent totalement une quarantaine de places fortes sur le Rhin dont Strasbourg. Mais Rome, décida de reconquérir Argentoratum pour chasser les Alamans de Gaule. Le César Julien, appelé l'Apostat, défit les troupes alamanes en l'an 357. L'Empire romain connaît, grâce à cette bataille, un court répit. La ville d'Argentoratum est en partie restaurée.

Mais en 406, une véritable trombe ethnique se déverse, à Mayence, par-delà le Rhin. Sous la poussée des Huns, les Burgondes, Vandales, Suèves se ruent sur la Gaule.
C'est Attila qui détruisit définitivement la ville en 451. Après le passage dévastateur des Huns, les Alamans s'établirent en maîtres dans la région. Pendant plusieurs décennies, L'histoire perd toute trace d'Argentoratum.

L'Alsace et les Romains

Le début de la conquête romaine :
Menacés par les Eduens de la Bourgogne, le Séquanes font appel à leurs voisins de la rive droite du Rhin. Conduite par Arioviste, la coalition des Suèves remplit son contrat en battant les Eduens. Mais une fois établis en Alsace, ces peuples germaniques y restent. Les Séquanes et des peuples voisins réagissent, mais il est trop tard et leur coalition est écrasée.
Les Helvêtes se sentant menacés émigrent vers le sud-ouest de la Gaule. Jules César craignant cette émigration repousse les émigrants dans leurs anciens territoires et décide de mettre fin aux menaces d'Arioviste et d'assurer son contrôle sur les axes de circulations du centre-est de la Gaule, c'est la bataille de l'Ochsenfeld. Arioviste est battu et la coalition Suève dispersée. C'est le début de la conquête des Gaules par les Romains et de l'Alsace romaine.

L'installation des Romains :
Les Romains fixent les Triboques dans le nord de l'Alsace avec comme capitale
Brocomagus (Brumath) et les Rauraques dans le sud (capitale Augusta Raurica).Des camps militaires sont établis le long du Rhin, le plus important est Argentoratum.

De 97 à 165 après J.-C., l'Alsace connaît une période de paix et de prospérité.
Dans les campagnes, les Romains construisent un réseau de bonnes routes. Ils installent, surtout dans la plaine, de nombreuses
villae. Une villa est une grande ferme exploitée par une famille aidée par une nombreuse main-d'oeuvre servile.
Les villes ont un plan géométrique avec un forum, une basilique, un theâtre, des temples. Elles abritent des artisans et des commerçants, elles ont aussi une fonction militaire.
Les temples sont dédiés à des dieux romains mais aussi celtiques. Des religions venues du Proche-Orient apparaissent : le culte de Mithra puis le Christianisme.

La fin de l'Empire romain :

  • Les Romains et les Barbares : Dès 166, les barbares exercent une forte pression sur le limes, les villes s'entourent de fortifications, les gens cachent leur argent. Les Romains font de plus en plus appel à des mercenaires barbares : ils leur donnent des terres moyennant un service militaire.
    En 406-407, le
    limes craque, les Barbares envahissent l'Empire. En Alsace ce sont les Alamans qui s'installent mais ils restent beaucoup de Gallo-romains (villages dont le nom se termine par "ach").
  • Les Francs et les Alamans : En 496, les Francs battent les Alamans à Tolbiac (Zülpich près de Cologne). En Alsace, ils prennent les fontions de commandement et s'installent surtout dans le Nord. Les Alamans sont plus nombreux au Sud, cela entraîne des différences de dialecte alsacien.